Ha Long, lien du sang
Mettre à jour: 08 Octobre 2013
Le Centre du livre des records du Vietnam vient de reconnaître deux photographes, un père et son fils, Dô Kha et Dô Khánh Giang, recordmen des clichés sur la baie de Ha Long.

Le père, Dô Kha, a établi le record de celui qui a réalisé le plus de photos en noir et blanc de la baie de Ha Long (province de Quang Ninh, Nord). En 2000, son livre illustré Vinh Ha Long (Baie de Ha Long) s’est vu décerner le 1er Prix artistique de Ha Long (1996-2000) et le Prix national de la photographie. Son fils, Dô Khánh Giang est, quant à lui, reconnu comme celui ayant pris le plus de photos «aériennes» de Ha Long.

Le père, un journaliste photographe expérimenté

En 2011, son ouvrage Ha Long - Đá và Nước vĩnh cửu (Ha Long - Pierre et Eau éternelles) n’a pas reçu de récompense mais a obtenu un franc succès. Certains experts considèrent son travail comme très innovant par rapport aux clichés classiques.

Du haut de ses 70 printemps, Dô Kha, ancien journaliste, a passé une cinquantaine d’années à photographier le monde qui l’entourait. Portraits, reliefs montagneux, plaines, il a toujours eu un penchant particulier pour les paysages. C’est donc naturellement qu’il s’est intéressé à la baie de Ha Long, où il résidait. Il confie : «Quand j’étais jeune, je dépensais des fortunes dans le tirage des épreuves. Je ne sais pas combien j’ai pris de clichés». Peu à peu, son atelier se remplit. En 1994, il est choisi pour faire les 160 photo-graphies qui constitueront le dossier pour l’UNESCO, afin rappelons-le, de faire reconnaître le site patrimoine naturel mondial. Il fournit également des épreuves noir et blanc, prises dans les années 50.

Le fils, un créatif

Dô Khánh Giang est quant à lui né en 1974. Il accompagnait souvent son père lorsqu’il était jeune. Un jour qu’il escalade le mont Bài Tho, il découvre la baie de Ha Long sous un autre jour, en contre-plongée, offrant un panorama de toute beauté. Il décide donc de poursuivre sa propre voie : photographier Ha Long vu des falaises. C’était il y a un peu plus de dix ans.

Marchant sur les traces de son père, Dô Khánh Giang possède aujourd’hui une collection riche et variée. Afin d’éditer son propre ouvrage, le trentenaire avancé a sélectionné 134 épreuves qu’il a regroupées dans Ha Long - Đá và Nước vĩnh cửu. L’une des plus marquante et des plus fascinantes montre un dragon de pierres calcaires ondulant sur la surface de la baie. Cette œuvre rappelle la légende de Ha Long.

«Je suis chanceux car j’ai grandi au bord de la baie, c’est ma maison. Mes amis pêcheurs en maîtrisent tous les recoins et aujourd’hui je la connais comme ma poche. C’est un atout de poids en photo», partage Giang. Même si cela lui a apporté quelques mésaventures. Il est tombé de 8 m de haut, brisant son appareil de manière irréversible. Il s’est également retrouvé nez à nez avec un serpent qui glissait de son chapeau. «Ma deuxième chance, c’est mon père. Grâce à lui, j’ai découvert le monde de la photographie, et j’ai appris à regarder Ha Long autrement. Quand on naît quelque part, le lieu nous est si familier qu’on ne le voit plus», confie-t-il. Et d’ajouter : «Aujourd’hui pourtant, pour rien au monde je n’irai ailleurs». Exploitant toutes les ressources du site naturel, Dô Khánh Giang projette maintenant de faire des photographies sous-marines. «Ce travail sera complexe et coûtera cher, mais la baie le mérite».

Le courrier du Vietnam